UNE VIE SANS VIE

En RDC « une partie de la population est désignée comme bouc émissaire des malheurs de l’ensemble de la nation pour dédouaner ainsi le vrai coupable. Combien de congolais sont aujourd’hui en exile fuyant cette barrière infranchissable de la différence dans un Congo devenu celui de la peur, de la crainte, de la haine, de la trahison, de la tourmente, de viols, de tortures, de massacres et autres injustices tout en imprimant dans leur esprit une nouvelle forme, celle voulue par les tenants du pouvoir et mis en application par l’appareil de répression manager par le patron de la DEMIAP qui semble détracter même ses chefs de l’EMG et de la Maison Militaire du Chef de l’Etat » ? témoigne un officier de l’armée.

Les défenseurs des droits humains en RDC et la communauté internationale s’inquiètent encore plus de l’évolution des abus contre les congolais et craignent un regain vers le pire  au fur et à mesure que nous approchons les échéances électorales. La RDC s’achemine vers plus de souffrance. Et dire que toutes les communautés congolaises risquent de partager les émotions qu’endurent depuis des décennies la communauté RWANDOPHONE et particulièrement tutsie, pense un diplomate qui a requis l’anonymat.

VIVANT OU MORT ? PERSONNE NE SAIT

Ir NZITONDA MIHIGO Philo a été violenté, tabassé, torturé, enlevé, ce mardi 10 Février 2015 et transféré en un lieu non connu à Kinshasa deux jours après son enlèvement. Ces faits se sont produits alors qu’il revenait de la ferme familiale à MASISI, à qu’il n’avait visité depuis 5 ans. Rappelons que NZITONDA MIHIGO Philo venait d’accomplir 5 ans d’études à l’Université d’ANNAMALAI en Inde, où il a décroché deux Masters, respectivement en Business Administration et en Economie. Ce fils d’éleveur sitôt arrivé, est vite rentré à son village de MASISI pour boire un verre de lait frais. Il faut être éleveur pour comprendre la magie de la communion entre l’homme et la vache.

Interrogés, les membres de sa famille disent ne pas connaitre le motif de son arrestation alors qu’un agent de T2 (Service de Renseignement Militaire) qui a requis l’anonymat nous renseigne : « NZITONDA MIHIGO Philo a été enlevé parce qu’il est d’abord tutsi, cela fait de lui un suspect, en plus il est petit frère au Général Laurent NKUNDA MIHIGO, plus grave encore, grand frère du Colonel SECO MIHIGO du M23 », témoigne-t-il.

Selon un analyste, l’arrestation de NZITONDA donne l’impression d’être appliqué selon la loi divine écrite au verset 5 du 20^e chapitre de l’Exode : ‘’…Car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent’’, pense-t-il.

« Sans crime ni accusation autre que porter le nom ‘’MIHIGO’’ et d’appartenir à l’ethnie tutsie, ce jeune homme est porté disparu », affirme-t-il.

Dans la ville de Goma, comme dans d’autres villes du Pays, le président de la république ne manque pas de juges occasionnels qui s’érigent en accusateurs encadrés par des  agents de sécurité, assistés par des fidèles mouchards qui n’ont qu’une formule magique : « Il y a des traîtres parmi nous ! Des criminels ont pactisé avec l’ennemi dans le but de nuire à la Nation » soutiennent-t-ils.

LA GUERRE EST FINIE, L’AMNISTIE GENERALE PROMULGUEE : POURQUOI LA CHASSE AUX ‘’MIHIGO’’ ?

En RDC,  innocents et coupables subissent  le même sort  et comme dans la ferme des animaux de Georges Orwell, la révolte des poules est toujours étouffée dans l’œuf,  tout un pan de la communauté nationale est sujet aux humiliations quotidiennes par les tenant du pouvoir en place qui utilise ses molosses pour massacrer gratuitement ceux qui ont été jugés à l’ avance, comme NZITONDA MIHIGO dont son seul crime est d’appartenir à la communauté tutsie.

Si NZITONDA MIHIGO Philo est puni pour la faute de son grand frère et celui de son petit frère, il y a lieu de se poser des questions sur l’effectivité des amnisties générales promulguées en 2009 contre les faits commis par tous ceux qui avaient appartenus au CNDP et celle de 2014 pour tous les membres du M23. « Passés sous le purgatoire de ces lois d’amnisties, les ‘’deux MIHIGO’’, General Major Laurent NKUNDA MIHIGO et le Colonel SECO MIHIGO en sont sorti sans péché » pense-t-il.

« Pour quel crime alors est puni un homme qui n’a jamais appartenu au M23 lorsque ses frères auxquels les ‘’ sacrificateurs du dieu Kabila’’ font allusion, eux même sont sans fautes? » s’interroge-t-il.

« Ah, Il en reste un seul, le péché originel, celui d’appartenir à la communauté tutsie », argue-t-il.

DETRUIRE LE ‘’EUX’’ POUR SAUVER LE ‘’NOUS’’.

« La nation est en danger », tel est le mot d’ordre pour ne pas dire que « le régime est en danger ». Il faut se protéger contre ‘’eux’’ en les traquant où qu’ils se ‘’cachent’’ car il suffit de tomber sur eux pour dire qu’on les a démasqué comme si ils portent un stigmate visible par les accusateurs. Cette opération de destruction de ‘’eux’’  s’apparente à une opération de survie de ‘’nous’, une guerre d’autodéfense dira-t-on pour s’en défendre.

Un de membres du gouvernement de Kinshasa, l’appelle une guerre de prévention contre le mal, c’est légitime non ?  A l’article de la constitution « Jamais congolais, congolais ne tuera », est ajouté avec le sang encore frais des victimes « sans raison valable ! » ou alors « le pouvoir peut juger de la pertinence ». Mais le pouvoir c’est qui en RDC ? Il ne faut pas se tromper, primo c’est sont les intouchables de la « serie-kabila » et secundo c’est la DEMIAP qui décident de la vie et de la mort des congolais.

Quel que soit l’infraction commise par l’Ir NZITONDA MIHIGO Philo, la famille MIHIGO demande aux autorités de la RDC sa présence physique (vivant ou mort), pour que justice soit faites, désire-t-elle.